8H du Castellet 2010 GT2 : Porsche s'offre un beau doublé ! Imprimer Envoyer
Dimanche, 18 Avril 2010 10:46

th_01_HTTT_Porsche_77_2On attendait BMW avec une grande curiosité teinté de doutes quant à son niveau réel de performance. On guettait avec intérêt l'Aston Martin Vantage, que l'on pouvait considérer comme un bon outsider. On se doutait que Spyker aurait un peu de mal dans un tel contexte. Mais on se disait avant tout que Ferrari et Porsche resterait les favoris de cette catégorie GT2. Les 8 Heures du Castellet ont confirmé la totalité des enseignements que l'on en attendait.

Les deux marques “traditionnelles” du plateau ont réellement dominé la catégorie. Et chacune a eu son heure. Ou plutôt ses heures ! Ferrari a commencé par marquer son territoire, via la n°96 de Bruni-Melo qui, sous la conduite du second, parvenait à maintenir leur avantage de la pole et même, lors des premiers instants à s'échapper de ce peloton pourtant ultra compact des GT2. Lors des premiers tours de cette course, quatre Ferrari F430 GT pointent d'ailleurs dans les 6 premières places !

Patrick Pilet impressionne

Mais cette période Ferrari va vite laisser place à une longue phase Porsche. Patrick Pilet, parti 8ème GT2 avec la Porsche IMSA n°76 remontait en effet rapidement tout ce petit peloton et après une demie-heure de course seulement, il s'installait en tête de la catégorie ! Dans le même temps, plus discrètement, Lietz sur la Porsche Felbermayr n°77 remontait au troisième rang. Les deux Porsche encadraient donc la Ferrari n°96, toujours meilleure représentante du cheval cabré. Du côte de l'Aston Martin Vantage, si Rob Bell a pu brièvement occuper le second rang se faisant rapidement repasser par Kirkaldy, il a vite fallu rentrer dans le rang en raison de soucis techniques. Dès la première heure, la voiture perd beaucoup de temps dans son box. Finalement, elle devra se retirer dès la troisième heure sur problèmes électriques. Si au niveau de la performance intrinsèque, la Vantage ne semble plus très loin du compte, puisqu'au moment de son abandon, elle possédait le second meilleur tour en course, du point de vue fiabilité, il reste du travail aux hommes de Prodrive. Souhaitons qu'ils y parviennent rapidement car Le Mans approche à grands pas. Et souhaitons aussi que celui qui gagnera le concours Dunlop offrira une belle déco à cette auto, car pour l'instant, c'est un peu chiche !

Mais revenons à la bagarre du GT2 toujours aussi groupée puisqu'à la fin de la première heure, les 5 premiers étaient groupés en 5 secondes seulement ! La Porsche IMSA se maintient tout de même en tête et cela durera le temps d'un double relais pour Patrick Pilet. Si Raymond Narac devait céder à la pression de Marc Lieb, lors de son premier relais, il s'accrochait toutefois jusqu'à la fin légèrement anticipée de son second relais. Une pièce à 10 sous venait de lâcher dans la suspension avant droite. 5 tours étaient perdus à la changer et les espoirs du team de s'offrir un podium s'évanouissaient également...

Porsche, toutefois conservait le leadership grâce à la n°77 de Lieb/Lietz, mais derrière, la menace Ferrari se précisait grandement avec la surprenante BMW intercalée au quatrième rang à mi-course ! C'est lors d'un ravitaillement que les mouches changeait de nouveau d'âne. « Le remplissage en essence nous a pris un temps fou » a déclaré Marc Lieb. Dès lors, c'est AF Corse qui marquait la course de son empreinte avec ses trois F430 GT dans les quatre première places ! Ferrari reprenait le contrôle de la course. Malheureusement pour l'équipe italienne, leur meilleure arme, la n°96 de Bruni-Melo avait été retardé dès la deuxième heure par une crevaison. Après avoir pu remonter dans le top 3, Bruni-Melo devaient se retirer définitivement, la voiture s'arrêtant en bord de piste.

Le doublé pour Felbermayr-Proton

th_01_HTTT_Ferrari_95Dès lors, c'était un deux-contre-deux entre Porsche Felbermayr-Proton et Ferrari AF Corse. Si la n°77 récupérait rapidement sa première place, inversant de nouveau la tendance, c'est dans les toutes dernières minutes de la course, lors d'un dernier splash & dash de la Ferrari d'Alesi-Fisichella-Vilander que la n°88 offrait au team et à Porsche un doublé. De mémoire, c'est bien la première fois que le team allemand, présent pourtant de longue date en Le Mans Series, s'offre ainsi un doublé... La GT3 RSR a réellement été la voiture de la course et a légèrement dominé la F430 GT. IMSA et Felbermayr-Proton ont donné le ton lors de cette course, les Ferrari, pourtant plus rapides lors des essais ne doivent finalement qu'aux circonstances de course d'avoir pu occuper à plusieurs reprises le commandement. Toutefois, il n'y a pas de grosses différences entre les autos et la saison promet énormément. Cette course nous a offert de nombreuses bagarres directes en piste avec beaucoup de dépassements, loin, très loin de la monotonie de la course en Prototypes... Pourvu que ça dure !

AF Corse et CRS Scuderia ont prouvé être de niveau quasi équivalent même si les britanniques ont été plus malchanceux. L'arbre de transmission a cédé sur la 91 à mi-course et la n°90 a perdu du temps aux stands après avoir été percutée par un proto. Ces deux teams, toutefois porteront haut les couleurs de Ferrari. Pour la F430 du team Hankook-Farnbacher, sans être en dehors du coup, loin de là, on n'est pas tout à fait au même niveau, la voiture ne termine pas l'épreuve.

Chez Spyker, on semble cette fois-ci bel et bien débordé par la concurrence. Le début de course voyait la Laviolette bagarrer en fin de peloton. Sa course fut rendue encore plus difficile par un contact avec la F430 GT du team Farnbacher. La voiture termine malgré tout la course mais à la dernière place.

Du travail en perspective chez BMW...

Reste à voir le cas de la BMW. L'auto termine sixième après avoir pointé à la quatrième place à la mi-course ce qui était honorable. C'est un problème de radiateur qui a fini par retarder la M3. Toutefois, on n'oubliera pas que la voiture était en fond de peloton lors du début de course. La voiture est d'ailleurs la seule des GT2 ayant fini l'épreuve à compter un meilleur tour en course supérieur aux 2 minutes. Toutes les autres sont en 1'59" ce qui prouve d'ailleurs l'homogénéité de la catégorie. La BMW manque clairement de grip, les pilotes s'en plaignent. Et si l'écart s'est un peu réduit face à la concurrence, il reste du travail aux hommes de Charly Lamm avant d'être dans le coup. Pour un engagement officiel, c'est pour l'instant décevant...

Les résultats complets de la course sont disponibles ici.

Laurent Chauveau