1000 km Spa 2011 : Un doublé Peugeot étonnant ! |
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Samedi, 07 Mai 2011 22:01 |
Surpris, nous l'avons été lorsque nous avons vu Allan McNish commettre une erreur dès son premier passage dans les Combes.
Gourmandes les R18 ? Surpris, nous l'avons encore été en constatant que les Audi semblaient consommer légèrement plus que les Peugeot. Wurz venait à peine de prendre le commandement que les R18 se succédaient aux « puits ». Les Peugeot 908 parvinrent à rester une, voire deux boucles de plus en piste. La tendance s'est d'ailleurs confirmée en fin de course lorsque les trois R18 furent obligées de repasser par les stands pour un splash & dash tandis que les 908 pouvaient rester en piste. D'ailleurs, juste avant son ultime ravitaillement normal, la n°2 ralentit puis s'immobilisa devant l'entrée des stands. Petit problème d'arrivée de gasoil en fin de relais ? Surpris aussi par les pépins survenus en piste chez les favoris, Audi en tête d'ailleurs. C'est tout d'abord la n°1, encore aux mains de Timo, qui subissait les affres d'un contact avec la Formula Le Mans n°93 et qui devait rentrer aux stands pour changer son capot arrière. Mais comme le confiera plus tard Romain Dumas, le fond plat et surtout le diffuseur étaient également endommagés dégradant assez sérieusement le comportement de l'auto en piste. Audi Sport ne pouvait donc plus compter sur cette arme-ci. Bientôt, c'est la n°3 qui connaissait un nouvel avatar avec un ralentissement marqué par Capello. Il sortait au ralenti du Bus Stop et ne pouvait reprendre une vitesse normale qu'en descendant vers l'Eau Rouge ! L'italien avait tout simplement appuyé par mégarde, sur son limiteur de vitesse pour les stands... Le temps de comprendre le problème et la Peugeot n°8 de Sarrazin était passée... Après 2H30 de course, c'était au tour de Tréluyer sur la n°2 de sortir de la piste puis de rentrer aux stands afin de réparer. Comble de malchance, il était bloqué par le feu rouge à la sortie des stands en repartant. La faute à la seule neutralisation de la course, suite à l'impressionnante sortie de piste de Christophe Bouchut. Victime d'une rupture de suspension ARD à l'entrée du raidillon, le pilote de la Lola Level 5 partait en tête à queue à très haute vitesse et s'engouffrait violemment sous le mur de pneus. La Lola était hors d'état de faire le moindre mètre supplémentaire mais heureusement, Christophe était indemne... Surpris encore par le comportement de Romain Dumas lors du restart. Le pilote alésien bloquait les deux Peugeot 908 de Davidson puis de Lamy. Il emmenait même le portugais dans l'herbe en haut du raidillon tandis que Pedro se portait à sa hauteur. Romain prétendra plus tard qu'il ne l'avait pas vu et qu'il ne devait pas le gêner tant que ça puisqu'après l'avoir laissé passer aux Combes, suite à un ordre du stand à la radio, il parvint à ne pas se faire décrocher. Dans le même temps, il avouait que son double-relais fut l'un des plus longs de sa carrière en raison du comportement dégradé de sa R18. A la décharge de Romain, qui n'est pas coutumier du fait, il faut reconnaître que les pilotes Audi ne sont pas encore habitués aux protos fermés dans le trafic. D'ailleurs, cela sera confirmé au cours de la dernière heure lorsque Mike Rockenfeller fera un écart un peu sur-dimensionné, allant jusqu'à passer dans l'herbe à la sortie de Pouhon, en voyant subitement surgir dans son champ de vision l'une des Porsche IMSA sans qu'il n'y ait risque réel de contact.
Mais nouvelle surprise, Tom était bientôt aperçu en difficulté, son capot arrière battant de l'aile et le sabot ARD arraché. En fait, sans que nous n'ayons vu les images, il était annoncé un contact avec l'Oreca Nissan n°46. Tom devait immédiatement repasser par les stands et faire changer tout le bloc arrière diffuseur-sabots-aileron puis replacer un nouveau capot. Peugeot filait de nouveau vers le triplé. Le triplé du Lion ? Oui mais non... C'est alors que l'ultime rebondissement de cette course touche le clan Peugeot. Simon Pagenaud devait tout d'abord changer de capot avant lors de son ravitaillement. Visiblement, quelque chose le génait sur la n°9. D'ailleurs quelques instant plus tard, sa roue AVD prenait un angle anormal et le poitevin devait effectuer un tour quasi complet au ralenti pour réparations. Au soir de ce nouvel affrontement entre Audi Sport et Peugeot Sport, c'est donc le Lion qui s'est imposé et de manière nette qui plus est. On ne s'y attendait pas. Même les pilotes Peugeot s'avouaient surpris que leurs confrères d'Audi n'aient pas été en mesure de renouveler, en course, leurs chronos des essais. Il est vrai que le meilleur temps en course d'une R18 est signé Tom Kristensen en 2'04"781. Même lors de la première séance libre de jeudi, le clan allemand avait déjà cassé la barre des 2'04" au tour. Alors quoi, quel jeu a-t-on joué du côté du Dr Ullrich et de Ralf Jüttner ? Les pilotes ont semblé tendre dans le trafic, doux avec les vibreurs. Dans le camp français, on était visiblement plus agressif, plus décidé. Benoit Tréluyer pense que chez Peugeot, on a remis de l'appui après avoir constaté l'écart avec les Audi lors des essais. Il s'appuie pour cela, sur les temps du 2ème partiel du circuit belge en ajoutant que Audi est resté sur des réglages propres au Mans. C'est tout à fait possible mais on peut également constater que les Peugeot ont été plus rapides dans les trois partiels... Ceci dit, il est évident que Peugeot a sérieusement haussé son niveau de jeu par rapport aux essais. Alors que conclure à 5 semaines du double tour d'horloge manceau ? Que Peugeot a joué un peu plus le championnat qu'Audi ? Que les hommes de Vélizy n'ont pas voulu laisser la course échoir à Audi sans combattre vraiment et ce malgré les propos vraiment très étonnants d'Olivier Quesnel avant la course au micro de Bruno Vandestick ? Si il s'avère que Audi a été un peu plus gentil dans son approche de la course que Peugeot, la question est alors d'en comprendre le but. Pourquoi avoir joué profil bas si tel est le cas ? Quels enseignements peut-on tirer d'une course si on ne s'y est pas livré à fond ? Seuls les techniciens allemands le savent. Quant à nous, spectateurs de cet affrontement germano-français, nous ne pouvons qu'attendre Le Mans avec des questions plein la tête, mais nous n'avons guère plus de réponses qu'à la veille de ces 1000 km de Spa. Vous avez dit tant mieux ? Guère plus de réponses hormis peut-être celle-ci. Ces deux constructeurs semblent très proches l'un de l'autre et devraient tout de même nous offrir à la mi-juin, un spectacle bien plus serré que celui de l'an passé. Vous avez encore dit tant mieux ? Laurent Chauveau Un second article arrivera un peu plus tard pour analyser la course des autres concurrents de ces 1000 km de Spa, Pescarolo Team en tête... Les résultats de la course sont ici. |