Encyclopédie 24H : Lorsque le facteur est mon ami... Imprimer Envoyer
Lundi, 10 Janvier 2011 19:43
L'encylopédie des 24 Heures du Mans

Oui, aujourd'hui, le facteur était mon ami. Mais je ne suis pas sûr cependant que ce soit réciproque... Le colis qu'il a eu à me livrer était en effet d'une masse conséquente. Il faut dire qu'à l'intérieur de ce solide emballage se trouve une sorte de "Bible". Christian Moity, Jean-Marc Teissèdre et Alain Bienvenu ont en effet pris le pari de créer une véritable Encyclopédie des 24 Heures du Mans. L'œuvre mérite d'être saluée car elle est colossale. Les plus « anciens » d'entre vous s'en souviennent, une première mouture avait vu le jour en 1992 couvrant les 60 premières éditions. Mais loin d'être un doublon de son ainée, cette nouvelle version va plus loin et comble les lacunes ou manques de la première. Tout d'abord, chaque auto ayant participé aux 24 Heures du Mans y a au moins une photo et ce jusqu'à l'édition 2010. On se souvient que la première mouture laissait quelques trous, notamment pour l'édition 1924, surnommée « la maudite » par les auteurs. Désormais, les manques sont comblés et ce grâce à de nouvelles trouvailles dans les « greniers ». Que soient remerciés les généreux donateurs pour leurs œuvres photographiques, certaines sont de véritables pépites et nombre de photos sont inédites ! De plus, les premières photos couleurs remontent désormais à 1952 et sont en plus grand nombre. Et l'on ne s'est pas contenté de faire figurer les partantes. Les voitures qui ne se sont pas qualifiées, ou qui ont dû déclarer forfait sont également représentées. Les mulets ou les fameuses GT nécessaires à l'homologation présentées au Pesage y figurent également.

th_Encyclo_2Mais côté pictural, ce sont surtout les magnifiques photos d'ambiance, cruellement sous-représentées dans la première édition, qui enrichissent considérablement ces trois Tomes. Et là, on se régale véritablement. On découvre les abords d'un circuit qui a tant changé au fil du temps. Le cliché représentant l'entrée du circuit en 1926 est un « document ». Voir les VIP de 1923 attablés chez « Rigollet's », le « Maxim's » de l'époque est un régal. Les photos du Pesage abondent également. Et celles du paddock ne sont pas absentes, permettant notamment de contempler les camions-transporteurs qui, eux aussi, ont fini par faire partie de la légende.

Du côté des textes, c'est également très généreux et copieux. Grande nouveauté, certaines des photos des autos sont légendées ce qui rend l'ouvrage plus agréable à compulser. Les statistiques auxquelles ont collaboré les membres d'Infos-Course notamment (coucou à eux au passage) sont assez complètes. L'un des autres morceaux de bravoure de ce document, est d'être parvenu à retrouver les prénoms des pilotes. Car les documents officiels n'en font pas toujours mention. Bravo aux archivistes qui se sont attelés à cette tâche de l'ombre et certainement longue et difficile à mener à bien (et un autre coucou aux forumeurs motor-legendiens en passant...)

L'encylopédie  des 24 Heures du Mans

Mes deux coups de cœur absolus de ces trois œuvres incroyables ? Ils concernent tout deux la Chenard&Walker victorieuse de la toute première édition. Tout d'abord, sur cette photo ou elle sort de l'épingle de Pontlieue, la n°9 paraît absolument monstrueuse. Songez en effet que la tête du pilote est plus haut perchée que celle des spectateurs présents à l'intérieur du virage, deux mètres derrière ! Saisissant. Mais LE cliché de ces trois bouquins, c'est l'un des arrêts aux stands des vainqueurs. Le cadrage est magnifique et surtout, la qualité du cliché est incroyable pour une photo âgée de 87 ans. Cela justifie complètement la double page qui lui a été attribuée. Alors pour l'ensemble de ce travail que l'on imagine monstrueux, envoyons un grand merci aux auteurs ainsi qu'aux contributeurs. Il fallait un brin de folie pour se lancer dans une telle aventure...

Le prix du coffret standard est de 300 euros et à commander ici sur le site des éditions Le Mans Racing, émanation de l'agence Vif-Argent. Cela peut paraître conséquent mais il est évident que ce triptyque ne fera que prendre de la valeur avec le temps. Et puis, quel immense plaisir de potasser ces pages... Surtout au cœur de ce long hiver !

Laurent Chauveau