Scott Atherton : L'ILMC est un plus pour l'ALMS Imprimer Envoyer
Vendredi, 11 Juin 2010 15:05

Scott_AthertonAprès la conférence de Presse ACO, il était intéressant d'avoir l'avis de Scott Atherton, le patron de l'American Le Mans Series. Car deux des annonces du jour, ont une grande importance pour la série américaine. Retour de la Journée Test des 24 Heures du Mans pour 2011, incorporation de Sebring et Petit Le Mans au calendrier de l'Intercontinental Le Mans Cup, voilà des décisions qui ont un impact direct sur l'ALMS. Toujours très pro et tiré à quatre épingles, Scott nous livre son avis.

Scott, le retour de la Journée Test du Mans est programmé soit pour fin avril, soit courant mai 2011. Est-ce un problème pour votre propre calendrier ?

« J'espère que ça ne le sera pas. La date définitive n'est pas encore fixée. Tout cela demande confirmation. J'avoue que si c'est la fin Avril qui est retenue, cela nous posera problème pour des raisons évidentes. Nous avons des courses prévues en Avril. En Mai, cela serait plus commode même si cela reste difficile pour nos teams. Vous savez, cette année, du fait de la proximité de l'épreuve de Laguna Seca, il a fallu que les équipes américaines participant aux 24 Heures du Mans, gèrent l'aspect logistique à la perfection.

Notre calendrier 2011 n'est pas encore figé. Nous nous assurerons donc de laisser la place pour la Journée Test. C'est une information encore très fraiche pour nous également mais je comprends les raisons de ce besoin du retour de la Journée Test surtout avec l'arrivée d'un nouveau règlement et de nouvelles voitures. Donc nous laisserons la place nécessaire dans notre calendrier. »

Vous préfériez lorsque la Journée Test prenait place deux semaines avant la course ?

« Oui, absolument. Vous savez, Don Panoz et moi étions à l'origine de cette décision. Nous avions suggéré à l'ACO de rapprocher la date de la course. Car auparavant, les équipes devaient venir ici en Mai puis revenir en juin. Il nous semblait plus adéquat de raccourcir ce planning sur deux semaines. Il me semble qu'il est évident que les constructeurs ont exercé quelques pressions pour briser ce schéma. »

Deux de vos principales épreuves vont désormais faire partie de l'Intercontinental Le Mans Cup. N'avez-vous pas peur que vos concurrents réguliers souffrent de la présence, sur ces deux événements majeurs, d'équipes d'usine ?

« Non, je ne crois pas. Si vous regardez le passé récent de Sebring, il y a toujours eu, à l'exception notable et malheureuse de cette année avec l'absence d'Audi, une liste des engagés de très haut niveau et internationale, réunissant les meilleurs teams européens et américains. Il en est de même pour Petit Le Mans. Nos concurrents de l'ALMS apprécient de courir avec ces équipes et rien ne va donc vraiment changer. Je pense au contraire, que le fait que nos évènements de début et de fin de saison fasse partie de l'ILMC sera un bénéfice. »

Et ce même si votre catégorie prototype, actuellement en position délicate, risque de souffrir de la comparaison ?

« Je vous accorde qu'à l'heure actuelle, notre catégorie Prototypes n'est pas aussi forte que ce qu'elle devrait être. Nous avons procédé à des changements cet hiver qui s'avèrent bénéfiques mais ce n'est pas assez et nous l'admettons sans chercher d'excuses. Il y a un ensemble de raisons qui expliquent cette affaiblissement de la catégorie, la crise économique étant au sommet de cette liste. Mais c'est l'un de nos objectifs majeurs et constants : travailler de concert avec les principaux constructeurs pour réunir le meilleur plateau possible. Comme vous le savez, notre catégorie GT offre le meilleur. Pour ce qui concerne les prototypes, je peux vous dire que certains concurrents actuellement impliqués en endurance souhaitent continuer à courir en Amérique ou même y revenir, je pense à Audi évidemment. D'autres ont engagé un processus pour mettre en place un programme, des constructeurs majeurs que l'on n'a encore jamais vu dans notre discipline, avec qui nous travaillons très fort pour les amener dans notre catégorie prototype. »

Donc, malgré le très fort succès de votre catégorie GT et l'insuccès des Protos, vous n'avez jamais envisagé de vous passer de ces derniers ?

« Non, jamais. J'ai vu qu'il y a eu des rumeurs et des spéculations sur ce sujet mais cela ne nous est jamais venu à l'esprit. Vous savez, nous « sommes » Le Mans. Il n'entre pas dans notre intention de faire soudainement quelque chose de différent. Notre image idéale serait d'être un miroir du Mans. »

Vous devez donc être relativement satisfait que l'ACO fasse, en quelque sorte, ce que vous avez déjà fait aux USA, à savoir la création d'une seule catégorie GT ?

« Oui, absolument même si il demeure une petite différence avec la création de cette nuance entre les pros et les amateurs que nous devons connaître avec précision. Nous sommes contents aussi qu'ils aient admis les protos actuels actuels jusqu'en 2011. Nous soutenons ces deux décisions à 100%. De même pour l'admission cette année des Formula Le Mans. Donc comme vous pouvez le constater, nous adaptons parfois leurs décisions mais cela marche dans les deux sens. Notre relation avec l'ACO n'a jamais été aussi bonne. Nous partageons vraiment des avis semblables sur les règlements, sur ce que l'on doit faire à l'avenir et il n'en a pas toujours été ainsi par le passé. Cela n'a jamais été aussi profitable qu'actuellement. »

Du côté américain, on ne semble donc pas craindre l'interférence du championnat mondial sur l'ALMS. On est plus concerné par le retour de la Journée Test à sa date habituelle. Questionné à ce sujet, Vincent Beaumesnil, directeur Sport de l'ACO a confié ne pas savoir à l'heure actuelle si la Journée Test retrouverait son caractère obligatoire pour l'ensemble des concurrents. L'une des solutions serait de rendre le Test Day obligatoire pour les teams européens et facultatif pour les équipes asiatiques, américaines ou sud-africaines par exemple. Et de réserver à ces teams les deux heures d'essais libres qui ont été ajoutées cette année le mercredi pour les aider à valider leurs options techniques ou pour valider la participation des pilotes débutants au Mans. La mesure aurait deux avantages :

Elle éviterait des frais très importants aux équipes qui viennent déjà de très loin.

Elle permettrait aux séries hors-Europe de conserver un calendrier homogène, sans un trou béant pour laisser la place aux 24 Heures ainsi qu'à la Journée Test.

Laurent Chauveau