24H du Mans 2010 : Gérard Larrousse ranime une légende Imprimer Envoyer
Mardi, 08 Juin 2010 13:38

th_Porsche_Martini_11Avec un Pesage avancé d'une journée, voilà que le mardi de la grande semaine du Mans devient une journée off. Elle n'est pas totalement vierge d'évènements pour autant puisqu'une séance d'autographes est prévue ce soir à 17 heures sur la ligne droite des stands. Don Panoz a lui aussi occupé le terrain de l'actu en dévoilant (en lieu et place de son fils retenu aux USA) la nouvelle Abruzzi, destinée à courir dès Petit Le Mans en GT2, si tout se déroule comme prévu. Il s'agit d'une auto aux lignes volontairement vintage, rendant un hommage appuyé aux années 30. Libre à chacun d'apprécier ces lignes. Personnellement, si cette auto est nettement plus intéressante que l'Esperante, il lui manque toutefois un peu de grace pour en faire une réussite. Elle parait également un peu "grosse" ce que confirme sa longueur hors-tout de 4877 mm et son empattement de près de 3 mètres !

th_Panoz_AbruzziMais le grand moment de la matinée était avant tout constitué par la remise en route de la Porsche 917 LH aux couleurs Martini, qui a été récemment remise en état de rouler grâce aux efforts de la Fondation du Patrimoine et de Motul. Les travaux, entrepris par Messieurs Crubilé père et fils, touchaient autant au moteur, qu'aux trains roulants et au freins, à la transmission ou à l'habitacle. Il a fallu également réparer le châssis qui était cassé en 8 points différents.

C'est à l'un de ses deux pilotes de l'époque, en l'occurence Gérard Larrouse qu'est revenu l'honneur de relancer la 917 LH. Enfin, n'oublions tout de même pas que cette version n'est pas vraiment l'auto de Gérard en course. En effet, cette Martini est bel et bien une Gulf (la n°17) mais l'usine Porsche au moment de céder la voiture au musée, l'avait fait repeindre aux couleurs Martini. Cependant, certains détails trahissent encore sa provenance, tel les liserets orange qui ornent encore les jantes. Ou une lampe montée sur le ponton gauche. Le moteur de la n°17 ayant cassé en course, celui qui a été replacé dans l'auto n'est pas un 4,9 litres comme elle en était équipée en course. Il s'agit d'un 4,5 litres identique à celui qui était dans les flancs de la n°3 psychédélique de 1970.

Les pilotes "modernes" se sont intéressés à cette remise en route puisque Allan McNish et Stéphane Sarrazin sont venus y assister. L'écossais se montrait particulièrement curieux, assaillant Gérard de questions du genre : "Mais vous tourniez en combien à l'époque ?". Et Gérard de répondre : "A peu près comme vous aujourd'hui, en 3'18"." Ah, si la pole se joue cette année en 3'18", beaucoup seront surpris ! Après ces discussions, puis une bonne averse (identique à celle que nous devrions subir ces prochains jours...), Gérard enfilait enfin le casque et les gants et s'installait à bord. Le Flat 12 s'ébrouait sans problème malgré l'humidité et la magie reprenait. Trois aller-retours sur la ligne droite des stands plus tard, c'est Henri Pescarolo lui-même qui abattait la drapeau à damiers devant le capot de la 917 LH, clôturant en beauté la séquence émotion...

Laurent Chauveau