1000 km de Spa : Quifel ASM, Marc VDS et Felbermayr décrochent les honneurs Imprimer Envoyer
Mercredi, 12 Mai 2010 09:58

th_2010_02_Spa_Zytek_40Lors de ces 1000 km de Spa, la bataille du LMP2 s'est jouée sans la HPD du team Strakka pourtant grande favorite. La faute en revient au patron lui-même. Nick Leventis est en effet parti à la faute lors du warm-up matinal endommageant sérieusement l'auto. L'équipe de mécanos se rua donc à la tâche afin de remettre l'auto d'aplomb. Mais il s'en fallut de quelques minutes pour que la ARX-01c soit prête à temps et elle s'élança avec deux tours de retard. Rien n'était encore toutefois perdu en cet instant précis, tant la belle bleue est au-dessus de la concurrence, ses chronos en course le prouvent d'ailleurs puisqu'elle domine ses adversaires dans tous les partiels. Elle est même devant les Lola LMP1 dans le 2ème secteur ! Las, après deux heures et demie de course, la voiture a de nouveau perdu une partie de ses éléments de carrosserie arrière après un tête à queue (Nick Leventis encore...) Ne disposant plus de pièce de rechange après le crash matinal, l'équipe décidait donc d'en rester là.

La lutte s'est donc circonscrite entre OAK Racing, Quifel ASM et RML, trois équipes différentes utilisant trois autos et trois moteurs différents mais pourtant relativement proches en terme de performance. Leur seul point commun est finalement de rouler en Dunlop, Michelin n'équipant que Strakka en P2.

LM P2 : Quifel ASM se venge du HTTT...

Après un départ brillant de Mathieu Lahaye qui plaçait la Pescarolo n°24 en tête de la course à la fin du premier tour, c'est Olivier Pla, sur la Zytek, revenue à des pontons 2009 évolués, plus efficaces que les 2010, qui reprenait le contrôle de la course dès le 6ème tour, lors du restart. Il creusait alors un écart de 40 secondes mais ravitaillant lors du second safety-car, il laissait de nouveau le commandement à la Pescarolo n°24. Les deux autos allaient d'ailleurs échanger à plusieurs reprises la tête de la catégorie au fil des arrêts aux stands. Après le drapeau rouge, c'était au tour de la Lola RML de se mêler à ce débat. Celle-ci était bien remontée après un problème en début de course. En effet, il avait alors fallu repasser par les stands pour fixer une plaque de légalité baladeuse (ces petites plaques de carrosseries qui jouent un rôle aéro tout en permettant de respecter le règlement) mais un excellent Tomas Erdos, ainsi que les divers incidents de cette course étonnante avait permis de recoller aux leaders.

La fin de course ne se jouera d'ailleurs qu'entre la Lola RML et la Zytek Quifel ASM, la Pescarolo OAK n°24 décrochant quelque peu et se contentant de la 4ème place finale de la catégorie. C'est l'autre Pescarolo, la n°35 de Moreau-Nicollet qui prit alors le relais au 3ème rang mais le choix de mettre les pneus pluie lors de la dernière heure n'était pas le bon et « la stratégie n'a pas été payante » disait Guillaume Moreau. En tête, Miguel Amaral prenait le dessus sur Mike Newton puis Andy Wallace et assurait le succès de la Zytek Quifel ASM. « Je suis content de renouer avec le succès » confiait d'ailleurs Olivier Pla dans son communiqué. « Après la douche froide du Castellet, où le nouveau kit aéro n’avait pas répondu à nos attentes, il était important de rebondir dès Spa. C’est chose faite et cela récompense le travail fourni par l’ensemble du team. Les petites évolutions apparues ce weekend ont été bénéfiques. Mais il nous reste du chemin à parcourir avant Le Mans. »

Ce qui est très encourageant, quelques semaines avant Le Mans dans cette catégorie, c'est que la fiabilité semble en net progrès. Certes il y a un gouffre entre une course de 24 heures et une épreuve de 1000 km mais cela s'améliore. Les 5 premières terminent groupées en deux tours, on a connu bien pire en P2, ces dernières années... Cette 5ème position revient d'ailleurs à la Lola Racing Box n°30.

GT1 : Les Ford s'offrent un triplé !

th_2010_02_Spa_Ford_70Pour la première fois de la saison (et la seule ???), le GT1 était très correctement représenté dans les Ardennes belges. Sept voitures au départ, c'est Byzance ! Sans vraie surprise, le duel a principalement opposé les trois Ford GT à l'Aston Martin Young Driver du moins durant les deux premières heures de course. Un problème de pompe à eau immobilisa la DBR9 durant une demie-heure. Puis une dure sortie de piste de Christopher Nygaard à Blanchimont mit un terme définitif à la course d'une auto n'ayant plus d'avant ! Cela permit aux Ford GT Matech de s'offrir un triplé ! Mais c'est bien le team client, Marc VDS, qui s'est imposé et avec près d'un tour d'avance. Pourtant, un problème de refuelling leur a imposé un arrêt ravitaillement supplémentaire par rapport au planning prévu, preuve que la n°70 était au-dessus du lot.

La Saleen de Larbre Compétition aurait toutefois pu briser ce triplé Ford sans une petite faute de Fernando Rees à Bruxelles qui lui fit perdre du temps dans les graviers. La S7-R française termine quatrième. La Corvette LAA, 5ème, n'a jamais été vraiment en mesure de se mêler à cette lutte et pourtant, aux mains de Julien Jousse en fin de course, elle s'octroie le meilleur tour de la catégorie...

Au vu du niveau de performance de ces GT1 2010, on peut toutefois penser qu'au Mans, tout comme à Spa d'ailleurs, les meilleures GT2 devanceront en fin de course, les meilleures GT1.

GT2 : Felbermayr en Ardennes comme en Provence !

th_2010_02_Spa_Porche_77Car le niveau de préparation, de professionnalisme et de pilotage global sera très certainement supérieur dans la « petite » catégorie par rapport à la « grosse ». Ce fut déjà le cas ce week-end et ça le sera au moins autant en Sarthe ou Corvette viendra s'ajouter à cet affrontement ! En attendant, Porsche a engrangé un nouveau succès, preuve décidément que l'on a bossé fort cet hiver du côté de Zuffenhausen. D'autant que ce succès a été acquis avec probablement un peu plus de facilité qu'au HTTT. Et ce sont encore Marc Lieb et Richard Lietz qui se sont imposés devant la Ferrari AF Corse de Gimmi Bruni et Jaime Melo. Alesi-Fisichella-Vilander non content d'être désormais admis aux 24 Heures du Mans se sont offerts leur second podium consécutif... Quant à BMW, il y a un gros mieux. D'ailleurs, la n°79, qui termine 4ème s'offre au passage le meilleur chrono du GT2 en 2'20"811. La performance d'Augusto Farfus est d'autant plus remarquable que, dans une catégorie habituellement très serrée, il « colle » plus d'une seconde à la Porsche IMSA, seule autre GT2 sous la barre des 2'22" au tour !

Chez Ferrari, si AF Corse a confirmé son niveau de performance du HTTT, CRS Racing en a fait de même mais a de nouveau connu quelques mésaventures, la plus inattendue étant probablement celle qui a frappé la n°91 qui devait s'arrêter aux stands pour un ravitaillement au moment du drapeau rouge. Au lieu de cela, obligé de s'arrêter comme tout le monde sur la ligne d'arrivée, il devait accomplir un tour complet lors du second départ. « J'ai peiné à monter l'Eau Rouge et une fois en haut, j'ai mis la sixième et bouclé le tour ainsi, consommant aussi peu d'essence que possible. » Un tour pas banal mais que Andrew Kirkaldy parvint tout de même à boucler mais la F430 n°91 avait perdu deux tours et la tête provisoire de la catégorie... La n°91 termine donc à la 6ème place, tandis que la n°90, ayant connu un problème de radiateur finit au dernier rang.

Dans le clan IMSA Performance, le départ avait été marqué par un tête à queue immédiat de Patrick Pilet. Mais le français remontait tout de même fort, troisième à la fin de la première heure avant de perdre un tour lors de l'interruption au drapeau rouge ! La Porsche immatriculée 14NN76 termine donc cinquième. Saluons la belle performance de la Spyker qui se glisse au 7ème rang tandis que l'Aston Martin Vantage du JMW Motorsport termine non classée suite à des problèmes récurrents d'accélérateur durant la première moitié de l'épreuve, la fin de course étant transformée en séance d'essais.

Concernant les FLM, c'est le team Hope Polevision Racing avec la n°47 qui s'impose (14ème au scratch) devant le team du héros local, le Boutsen Energy Racing, la seule autre FLM à être classée étant celle du JMB Racing, pourtant souvent bien lente en piste.

Qui sera là pour la suite ?

Maintenant que le rideau est tiré sur les 1000 km de Spa, nous retrouverons tout ce beau monde en Sarthe à partir du dimanche 6 juin. Il nous tarde déjà d'y être... Mais en revenant du Mans, combien de concurrents aurons-nous sur les grilles de départ de Portimao ou du Hungaroring ? Il y a de quoi être inquiet concernant ce futur proche. Si le GT2 ne devrait pas trop souffrir, il est tout autre pour le LMP1 ou le GT1, voire le LMP2. Crise économique, changement de règlement en 2011, il y a de nombreuses raisons qui pourraient expliquer cette éventuelle désaffection. Nous en saurons plus dans quelques semaines...

Laurent Chauveau