Un certain Raidillon... Imprimer Envoyer
Samedi, 08 Mai 2010 09:33

Le rendez-vous des 1000 km de Spa est toujours spécial. Venir dans les Ardennes Belges, c'est la quasi-promesse d'y trouver une météo, comment dire euh.... un peu particulière ? Hier sur la route qui menait au circuit, notre écran dans la voiture, histoire de nous mettre dans l'ambiance, probablement, nous a soudainement envoyé une alerte « Risque de verglas » !!! Effectivement la température était tombée à trois degrés Celsius... Le tout avec une petite pluie fine. En mai, à Spa, tu ne fais pas ce qu'il te plait... Et dire que la propriétaire de l'auberge ou je loge (au bout du bout d'une « route » improbable) m'annonce tout de go « Samedi et Dimanche, il risque de neiger ! ». Bref, on connait plus idyllique comme weekend. Surtout pour une bonne partie du paddock qui il y a quelques semaines était encore bloquée plusieurs jours sous le chaud soleil d'Abu Dhabi...

Et puis les premiers essais libres débutent. Et là tout change. On se poste au pied du raidillon et on savoure l'instant... Il pleut ? Il fait froid ? On n'en a cure. On n'est pas sur le toboggan des Ardennes pour rien ! Pour qui ne connait pas le raidillon, on ne peut pas faire

plus impressionnant même vu de l'extérieur. Un véritable morceau de bravoure pour tous les pilotes. Se jeter, à l'issue de cette longue descente qui donne beaucoup d'élan, dans ce gauche-droite de fou revient à mettre complètement de côté son instinct de survie. Même si les dégagements se sont faits plus importants avec les années, il est miraculeux qu'à l'époque des circuits aseptisés, Spa ait réussi à conserver ce tracé mythique quasi intact. Songez que dans le droite, étant donnés la courbure du terrain et le fait que les pilotes sont assis à ras du sol, ceux-ci ne doivent guère avoir que 50 mètres de visibilité. Alors qu'ils doivent en absorber 80 à 90 à la seconde à cet endroit. Débranchez les neurones, on vous dit !

Les Peugeot 908 y semblent plus à l'aise que les Audi R15 en cette journée du vendredi ce que confirment les chronos. Normal, pourrait-on dire. Les françaises sont en config Sebring alors que les allemandes en config Le Mans et doivent donc manquer d'appuis. Ne préjugeons pas de la course à venir mais il est tout de même étonnant de voir à quel point les deux constructeurs principaux semblent s'amuser à troubler la lecture des prochaines 24 Heures du Mans. Jeu de dupes ? Peut-être mais finalement, on a réellement tendance à croire Bruno Famin lorsqu'il nous dit que l'on ne pourra juger du niveau réel de performance des uns et des autres qu'à l'issue du premier relais manceau...

Ce qui est peut-être le plus impressionnant dans cet enchainement, c'est de voir la différence de niveau entre les différents pilotes. On sent que certains ont besoin de beaucoup de temps pour commencer à s'approprier l'endroit et pour oser vraiment. Comme on dit vulgairement, Spa est un circuit d'hommes. Et pour les spectateurs, un vrai régal malgré tout. Les photos qui figurent dans ma galerie sont toutes prises depuis la zone publique, sans accès privilégié. Avis aux photographes amateurs. Spa a des vertus multiples...

Laurent Chauveau

PS : Pour surfer en 3D sur les galeries, connaissez-vous l'addon Cool Iris ? Un gadget rigolo, sympathique, facile à installer et qui fait défiler vos photos ou recherches Google sur un mur d'images. Spectaculaire et amusant. Absolument inutile et donc totalement idispensable diraient certains. Je vous le recommande pour épater la... galerie (Oui, OK, elle était facile celle-là)

PS2 : Dans les jours et semaines à venir, vous retrouverez sur 86400.fr, une analyse du week-end spadois dans un premiet temps. Puis on parlera d'une certaine ligne droite. Enfin on s'attardera sur les processus créatifs au sein des teams. Il sera alors bien temps de commencer à se pencher sur la 78ème édition des 24 Heures du Mans...