J'ai touché le Graal ! Imprimer Envoyer
Lundi, 02 Juin 2014 21:45

Ralentisseur MichelinAttention, si vous êtes une âme sensible, passez votre chemin. Cet article risque de vous faire mal. Car je ne vais pas tourner autour du pot. Je ne vais pas prendre de gants. Je vais faire tomber un mythe. Vous êtes encore là ? Bien assis ? Prêt à lire tout et n'importe quoi ? OK, allons-y. C'est officiel : Je suis fan de la seconde chicane des Hunaudières. Oui, vous avez bien lu. Le ralentisseur Michelin itself !

J'en vois déjà parmi vous qui demandent mon internement. Soit l'asile, soit la prison. Mais qu'on l'enferme ! Je peux comprendre. Cet homme aime cet endroit qui a sacagé le mythe. Je peux comprendre. Surtout que, je l'avoue, nous ne sommes pas si nombreux, les privilégiés, à pouvoir nous rendre à cet endroit. Donc, nous ne sommes pas si nombreux à pouvoir en profiter. A comprendre et apprécier.

Ralentisseur MichelinPersonnellement, j'ai le privilège d'avoir une accréditation média depuis 1993. Cette année, c'est donc ma 22ème édition de l'autre côté de la barrière (34ème en tout...). Et c'est la première fois que je prends le temps de m'y rendre, que j'ai réellement cette possibilité. L'accès étant à l'extérieur du circuit, c'est la moins simple des deux chicanes à atteindre. J'avais déjà visité le ralentisseur Playstation à de multiples reprises en profitant des navettes média. L'envie d'aller à la deuxième est là depuis bien longtemps mais pour de multiples raisons, liées bien souvent au planning très serré au sein d'Endurance-Info, je n'avais jamais pris le temps de m'y rendre. Ce dimanche 1er juin, je l'ai fait.

J'avais repéré l'accès la veille au soir, notamment grâce aux explications d'Eric Gilbert, le photographe de Motorsport.com. A 8H45, j'étais présent au poste 60 et je commençais à mieux repérer les lieux. Comme je m'y attendais, on peut y multiplier les angles de prise de vue. Pleine face, plein arrière, 3/4 avant, 3/4 arrière, longues perspectives avec les Hunaudières et leurs ondulations en arrière plan, filé de profil. Mais surtout, surtout, en arrière plan, en cet endroit, vous ne trouvez que du vert, du vert, toujours du vert. Allez, soyons honnêtes, il y a bien ces quelques grillages qui protègent les commissaires en face. Il y a aussi ce vendeur de caravanes qui met un peu trop de ce blanc sans saveur au milieu du vert. Mais sinon, quel bonheur !

A 9 heures, le directeur de course lâche les fauves au loin. Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous. Mais pour moi, il n'y a rien de plus beau que ce moment là. Entendre les moteurs rugir au loin, faiblement tout d'abord, puis de plus en plus fort à mesure qu'ils se rapprochent, c'est mon kiff ! Cette montée en pression... Elles arrivent, une Toyota en tête, vite, le nez dans le viseur, le doigt sur le déclencheur.

Après 2 heures 30 de shoots de loin, de près, en basse ou haute vitesse, je suis repus. Même les misères que me fait ce Canon 100-400 gentiment prêté par Christian Vignon en attendant mon tout nouveau méga-zoom (qui n'arrive toujours pas, grrrr....) n'ont pas gâché mon plaisir. Je suis heureux comme un gosse qui a ouvert son cadeau de Noël. J'ai enfin vu le cœur des Hunaudières. Ce ralentisseur, que l'on a pu considérer comme une verrue lors de son apparition en 1990, m'a donné l'occasion de faire de belles photos. Sous une tempête de ciel bleu en plus ! Au beau milieu de cette forêt de pins qui frappe tellement mon imaginaire depuis mes 10 ans...

Je retourne vers ma voiture, garée sur le parking de l'Hotel Arbor. Cent mètres plus loin à peine, la courbe des Hunaudières... Je ressors l'appareil, trouve le bon angle et refais une série de photos. Je range l'appareil. Je vais partir. Mais avant de remonter dans la voiture, j'ai encore une chose à faire. J'enlève mes bouchons d'oreille. Et je reste planté là. Je savoure, les yeux fermés par moment... Cinq minutes de plaisir pur. Cinq petites minutes. J'y retournerai...

Laurent Chauveau