Henri Pescarolo sur tous les fronts... Imprimer
Mercredi, 14 Mars 2012 19:41

Sebring_2012_Henri_PescaroloPour son retour sur le « champ de labours » floridien (selon ses propres termes) Henri Pescarolo fait l'actualité à de nombreux titres. Dernière course pour la LMP1 01 dans le cadre de la première course de l'histoire du WEC, découverte de la Dome S102.5, assemblage de la 03 sur base Aston Martin, association avec Luxury Racing, voilà de quoi parler... Nous avons donc rencontré Henri, désœuvré en ce mardi ou la Pescarolo ne roulait pas. Laurent Mercier vous a déjà présenté un article relatif à cet entretien sur Endurance-Info. Je vous livre donc ici quelques compléments.

L'idée de la Pescarolo 03 trottait dans la tête d'Henri depuis longtemps et même si l'équipe avait déjà commencé à plancher sur le sujet avant que tout ne soit bouclé, c'est bel et bien l'association avec Luxury Racing, qui a permis de lancer définitivement le projet. Sans cela, l'équipe aurait tenu jusqu'aux 24 Heures mais guère plus. Car le projet Dome, s'il est intégralement pris en charge sur le plan financier par le constructeur japonais pour la partie technique, soulage également Henri de la moitié des frais fixes de son écurie (tels les salaires des employés). Le contrat portant uniquement sur Spa et Le Mans, la suite de la saison aurait été compliquée. « Pourtant, je discute encore avec de possibles partenaires » avoue Henri. « Mais pour les financiers, la décision de nous sponsoriser au Mans par exemple, pourrait presque être prise la veille de la course ! Or nous avons besoin de certitudes un peu plus en amont... »

Pour être clair, les contours de cette association Pescarolo-Luxury demandent à être encore un peu précisés, même entre les deux partenaires. De nombreuses interactions semblent possibles notamment pour ce qui concerne la recherche de sponsors. Celle-ci pourra se faire en commun en offrant une offre assez unique mixant Proto et GT. La logistique sur les circuits sera également commune. Les tee-shirts des mécanos sont d'ores et déjà communs. Reste à voir quelle ampleur tout cela va pouvoir prendre.

Avec Claude Galopin à la tête de son équipe technique, Henri tient absolument à conserver sa prérogative de constructeur. « Je vise plus un partenariat du type Audi Sport-Joest Racing plutôt que celui entre Toyota Motorsport et Oreca. Non parce que le nom d'Oreca a disparu. S'il le faut, je n'ai aucun problème d'ego et je suis tout à fait prêt à laisser mon nom s'effacer derrière celui d'un constructeur. Mais bien parce que Oreca n'a pas à sa charge la conception de la voiture. Je m'adresse donc plutôt à un constructeur qui n'aurait pas de service compétition apte à développer une LMP1 et pour cela, je me dois de démontrer la capacité de mon équipe. En partant d'une voiture qui n'a pas été une réussite, l'Aston Martin AMR-One puis en la transformant en un bon proto LMP1, ce serait la meilleure manière de le faire. »

th_Seb_2012_Pescarol_16Pour cela, l'équipe de Nicolas Perrin, basée en Angleterre, s'appuie sur une équipe de 5 à 6 personnes entièrement dédiée aux projets de Pescarolo Team. Le projet avance bien et pour l'instant, l'objectif initial de débuter à Spa est toujours à l'ordre du jour. Les pièces de carrosserie arrivent au Mans, les derniers plans de définition et d'assemblage sont en cours de réalisation. Si tout se poursuit ainsi, un shake-down ainsi qu'une séance de travail aéro pourront se faire sur la piste de Chateauroux avant le départ pour la Belgique.

Mais avec une voiture toute neuve, des soucis de fiabilité pourraient bien se faire jour. « Nous verrons bien après Spa. Nous connaissons déjà le moteur, la boite : ils sont fiables. Nous savons que nous devrons endiguer les vibrations du V8 mais ça se gère. Pour ce qui est des porte-moyeux et des suspensions, la conception nous paraît saine. Mais on ne peut jamais savoir. Spa nous offrira 9 heures de roulage si l'on ajoute les essais à la course. Ca commence à ressembler à un test d'endurance. Nous avons prévu une séance de développement entre Spa et la Journée Test du Mans. Si ça se passe mal en Belgique, nous verrons si il est besoin de transformer ces essais en endurance. Sinon, je n'ai pas vraiment prévu de faire un test longue distance d'ici les 24 Heures. D'autant que nous aurons également la Journée Test pour rouler longuement. »

Avec un tel planning, l'équipe Pescarolo Team ne peut pas être oisive... Afin de permettre à l'usine de poursuivre au Mans, le travail pendant les 12 Heures de Sebring, Henri et son équipe s'appuient sur deux mécaniciens américains dont un provient de la Filière Elf ! Cela a permis de laisser deux mécaniciens manceaux supplémentaires sur le programme Dome. D'ici Le Mans, la frénésie ne risque pas de retomber du côté du Technoparc. En attendant, la « vieille » 01 tentera de briller une ultime fois pour sa première course à Sebring...

Laurent Chauveau