XIVème Petit Le Mans : retour en Géorgie... Imprimer Envoyer
Dimanche, 25 Septembre 2011 17:50

th_PLM_cote_public_11Alors que les motos ont terminé à 15 heures ce dimanche, leur double tour d'horloge manceau marqué une nouvelle victoire de Kawasaki au terme d'une lutte acharnée avec Suzuki et BMW, que Le Mans Series voit se dérouler sa dernière manche de la saison dans un anonymat total, votre serviteur est en plein préparatifs pour prendre la direction de Braselton, Géorgie. Le week-end prochain se déroulera en effet la 9ème et dernière manche de l'American Le Mans Series, accueillant pour cette occasion, la 6ème et pénultième course de l'Intercontinental Le Mans Cup. Le XIVème Petit Le Mans constitue un événement sportif d'une importance croissante comme en témoigne le chiffre de fréquentation record avancé l'an dernier par les organisateurs : 120.000 spectateurs...

Audi-Peugeot en fil rouge

Audi et Peugeot s'y affronteront pour une nouvelle revanche des 24 Heures du Mans. Au cours de ces dernières saisons, Audi semble s'être fait une spécialité de s'imposer en Sarthe sans pouvoir néanmoins confirmer ce succès majeur lors des autres courses. Nul doute que le Dr Ullrich n'apprécie guère cet état de fait et que ses hommes, conduits par Ralf Jüttner, tenteront enfin de juguler la réussite de Peugeot Sport hors Le Mans. Les frenchies de Vélizy, eux, restent non seulement sur deux victoires consécutives à Road Atlanta ces deux dernières années, mais également sur deux succès probants après Le Mans. Le titre ILMC leur tend donc les bras et pourrait être acquis avant même l'ultime manche chinoise. Sous la direction d'Olivier Quesnel, Bruno Famin, Pascal Dimitri et les hommes en bleu pourraient donc être tentés d'assurer le titre avant tout. C'était en tout cas le message d'avant-course à Silverstone. Mais on n'est pas compétiteur pour rien et une fois le fameux « Lady and Gentlemen, start your engines ! » lâché, nul doute qu'ils feront tout pour aller quérir une nouvelle victoire. On peut de toute façon s'attendre à une course très serrée entre les deux marques, une nouvelle fois. Une gestion parfaite des fameuses neutralisations s'imposera, ainsi qu'une grande habileté dans un trafic qui promet d'être fou. Il y aura en effet 53 voitures en piste sur le tracé de 2,54 miles (soit 4,087 km). De quoi se faire de belles frayeurs étant données les différences de performances entre les LMP1 diesel et les GTC, dont certaines pourtant régulièrement engagées en ALMS (ainsi que certaines LMPC), devront faire l'impasse sur cette course, l'une des deux plus importantes de la saison... La faute à une cohabitation avec l'ILMC qui amène son lot de concurrents supplémentaires. Voilà qui prouve à quel point il est difficile de faire cohabiter une compétition continentale avec une autre mondiale. Et qui ne va pas manquer de faire des déçus, voire des aigris ! Avec une crise économique majeure toujours en cours, dont on n'a probablement pas encore cerné toutes les conséquences, on peut se demander avec inquiétude si l'endurance siglée Le Mans peut vraiment se le permettre. Surtout dans un pays ou le concurrent tout puissant offre une série de 14 épreuves et la puissance de la famille France, à savoir le Grand-Am, émanation de la Nascar...

th_Prez_PLM_2011_bToutefois, il est évident que le plateau prototype, habituellement maigrelet en ALMS, y gagne en densité : Rebellion, OAK Racing et Oreca viendront ainsi se mesurer à nouveau aux teams Dyson, Muscle Milk et Autocon en P1. Quant à Aston Martin Racing, l'équipe est déjà sur place depuis la récente manche de Laguna Seca, remportée au nez et à la barbe des concurrents réguliers. Si Oreca devrait avoir un peu de mal à concurrencer les R18 et 908 officielles dans la bataille des diesels, la « baston » des essences promet par contre d'être très ouverte. Il restera à trouver une belle fiabilité pour s'imposer, ce qui n'est pas toujours le cas pour ces équipes, privées pour la plupart...

Le LMP2 aussi reçoit un joli coup de fouet avec l'arrivée de l'ILMC. Level 5, concurrent à la présence très irrégulière cette année dans la série américaine mais engagé à l'année en ILMC affrontera deux OAK Pescarolo dont une pour le United Autosports managée par l'équipe DAMS. Ce sera l'occasion de pouvoir comparer le niveau de compétitivité réel de la nouvelle HPD ARX-01G des américains, qui ont quitté le clan Lola, face à la Oreca 03 Nissan du team Signatech, toujours performante mais toujours embêtée par des petits soucis de fiabilité...

Le GT : une bataille royale !

La catégorie GT constituera un nouveau sommet de la saison. Le plateau américain est déjà superbe au cours de la saison régulière. Mais lorsque AF Corse, Luxury Racing, Lotus Jet Alliance s'ajoutent à BMW Motorsports, Corvette Racing, Team Falken, Flying Lizard, Paul Miller, Risi Competizione, Extreme Speed et JaguarRSR, on obtient un cocktail explosif dont on espère qu'il donnera autant qu'il promet ! Après la belle victoire du Flying Lizard à Laguna Seca, Porsche espèrera effacer une saison en demie-teinte (malgré deux succès du Team Falken prometteurs pour l'avenir). Un miracle pourrait même encore offrir le titre constructeur ALMS aux chevaux cabrés de Zuffenhausen. Mais il faudrait pour cela que l'apocalypse s'abatte dans le clan bavarois... Comme au Mans, Corvette Racing comptera sur la durée pour palier un léger manque de performance des C6.R. th_Prez_PLM_2011Quant aux Ferrari, un succès de prestige ne sera pas de trop. Risi Competizione ne compte qu'une seule victoire en ALMS cette année et a même fait l'impasse sur Laguna Seca ! Extreme Speed, le team de Scott Sharp est extrêmement décevant malgré deux F458 splendides... Seul AF Corse tire plutôt bien son épingle du jeu en ILMC, en menant la danse, face à BMW et en restant sur deux succès consécutifs à Imola et Silverstone. Une victoire géorgienne ne ferait qu'embellir le tableau.

Un tableau magnifique à Road Atlanta. Ce tracé est en effet magique. Beaucoup le comparent à Spa de par son relief et sa technicité. Les pilotes l'adorent. Mais les spectateurs ne l'aiment pas moins. Comme à Sebring, on est là dans un monde ou les fans sont les bienvenus. Sans le moindre supplément, vous avez accès au paddock et même, tenez-vous bien, à la pré-grille ! Oui, oui, la pré-grille... Certes, il y a beaucoup de monde mais à force de persévérance, vous pourrez aller demander une autographe aux pilotes, 15 minutes avant qu'ils ne mettent le casque ! Tout se passe pour le mieux, même lorsqu'il est temps d'évacuer l'endroit, afin de laisser la course prendre ses droits...

Un circuit magique...

Il est alors temps d'aller peupler les nombreuses collines qui bordent le circuit, tout en profitant de la douce chaleur de l'automne géorgien... Vous êtes amateurs de photo ? Alors l'endroit est fait pour vous. Les grillages ne vous importuneront pas. La totalité des photos illustrant cet article a été réalisée depuis la zone spectateur... Ca laisse rêveur. Vous pourrez ainsi emmener le souvenir du soleil couchant dans les yeux des pilotes au bas des fameux Esses de Road Atlanta. Vous pourrez immortaliser la vertigineuse descente ponctuant la longue ligne droite du circuit. Vous aurez une vue panoramique sur le fabuleux Turn 12, dernier virage en plongée à droite du circuit. En profitant rapidement des passerelles, vous pourrez varier les angles de prises de vue. Il y a même des endroits qui vous permettent de faire des filés, à hauteur des voitures, et non pas comme partout ailleurs, en plongée. Et il n'y a pas que les facilités offertes par le relief qui rendent la vie de photographe amateur plus sympa qu'ailleurs. Le circuit est loin des standards européens. Pas de disgracieux dégagements en goudrons, la nature est partout généreuse et fournit des arrière-plans sympas. Un régal... Alors certes, pour un fan européen, le déplacement est couteux même si les hôtels sont nombreux et peu chers à Atlanta (contrairement à Sebring). Mais il en vaut assurément la peine. Regroupez-vous pour diminuer les coûts. Prenez votre billet d'avion longtemps à l'avance, lorsqu'il est encore peu cher et venez vous balader sur les collines herbeuses de Road Atlanta. Vous ne le regretterez pas. Je m'envole demain !

Laurent Chauveau


Depuis la zone spectateurs...

...l'on peut sans souci...

...shooter les...

...points névralgiques...

...du fameux circuit...

...de Road Atlanta !

Et encore, je n'ai pas...

...cherché à être exhaustif !

Vous pourrez aussi vous balader dans le paddock...

...sur la pré-grille...

...faire des photos des stands sans être géné par un murret de panneautage...

...et profiter des passerelles pour faire (rapidement et sans se faire prendre) des clichés en alittude !