Le mode d'emploi d'un Championnat du Monde Imprimer Envoyer
Jeudi, 09 Juin 2011 12:23

Jean Todt Jean-Claude PlassartCa y est, nous en savons un peu plus, un tout petit peu plus. Au cours de cette traditionnelle conférence de presse de l'Automobile Club de l'Ouest, en présence de Jeant Todt, président de la FIA, Jean-Claude Plassart, le président de l'ACO, François Fillion, vice-prédisent et Frédéric Henry-Biabaud, directeur de l'ILMC, les grandes lignes de ce nouveau Championnat du Monde d'Endurance ont été esquissées. Cette annonce est le fruit de longues discussions engagées très très vite à l'initiative du Président Plassart, après l'élection de Jean Todt. Comme l'a précisé le Président de la FIA, « nos discussions ont été longues avant d'aboutir à la mise en place de notre accord. Comme dans tout grand mariage, il faut prendre son temps pour tout régler correctement. Mais dès mon arrivée à la tête de la FIA, j'étais conscient du manque évident d'un grand championnat en endurance. » Le Président Plassart ajoutait : « L'histoire entre l'ACO et la FIA a parfois été mouvementée. Mais c'est du passé maintenant. Depuis 5 années maintenant, les techniciens de l'ACO et de la FIA travaillent ensemble et s'apprécient. Cela va nous aider pour l'avenir. »

Patrick Peter : Nous resterons en marge

Parmi les concernés au premier chef par cette annonce figurent bien évidemment les promoteur de l'American Le Mans Series et de Le Mans Series. Rapide entretien avec les deux patrons de l'endurance à l'échelle continentale.

Patrick Peter, que pensez-vous de la mise en place de ce Championnat du Monde ?

« J'en suis ravi, c'est véritablement une très bonne nouvelle pour l'endurance. Maintenant, pour ce qui concerne Le Mans Series, je suis incapable aujourd'hui de vous dire ce que cela impliquera réellement. Evidemment, nous avons déjà commencé à réfléchir aux répercussions mais avant de discuter avec les teams qui participent à notre série, nous avions besoin de savoir ce qu'il en serait exactement avec ce championnat. C'est la tâche à laquelle nous allons nous atteler maintenant. »

Mais en l'état actuel des choses, vous maintenez ce que vous aviez annoncé au Castellet à savoir que vous feriez route à part et que les courses ne mixeraient plus concurrents ILMC et LMS ?

« Oui, bien sûr. Ce seront des évènements disjoints. »

Scott Atherton : Trop tôt pour savoir

Scott, il y a un an, en ce même endroit, je vous avais posé la question de savoir si la création de l'ILMC était une bonne nouvelle pour vous. Cette année, je vous repose exactement la même question concernant ce Championnat du Monde d'Endurance ?

« Et cette année, je vous dirai : je ne sais pas. J'ai du mal à vous faire une réponse précise. Je manque encore trop d'informations. En fait, pour moi, tout cela est très récent et je n'ai pas encore pu rencontrer les gens de l'ACO, avant cette officialisation. Je devrai en savoir beaucoup plus d'ici le départ de la course. Tout ce que je peux vous dire pour l'instant, c'est que je comprends parfaitement le besoin de l'ACO de créer ce championnat. Mais nous, de notre côté, nous devons nous assurer que nous ne mettons pas en péril nos quatorze années de travail pour bâtir l'ALMS. Nous devons nous assurer que ce Championnat du Monde d'Endurance n'aura pas plus d'incidence sur notre championnat que l'ILMC. Nous supportons fermement l'ACO mais nous devons également nous protéger nous-mêmes... »

Le contrat signé ce jour même, devant les journalistes, entre l'ACO et la FIA porte donc tout d'abord sur trois saisons (donc jusqu'à fin 2014). Par la suite, s'il est renouvelé, ce sera pour une durée de 10 ans.

Comme l'a bien précisé Jean Todt, si « le championnat reçoit bel et bien l'aval de la FIA, le promoteur en est l'ACO et à ce titre, les droits du marketing reviennent au club sarthois ». Voilà qui clarifie bien des choses et peut éviter les conflits connus il y a 20 ans.

Le but de l'ACO est bel et bien de promouvoir l'innovation et le développement de nouvelles technologies. C'est un aspect qui pourrait s'avérer décisif afin d'attirer de nouveaux constructeurs. Mais le pendant d'une telle ouverture technologique est également une rigueur réglementaire absolue pour équilibrer de manière indiscutable des technologies qui pourront être très diverses et variées. D'ailleurs, pour gérer les aspects techniques et sportifs régissant ce championnat, une commission paritaire d'endurance sera créé. Elle aura pour charge de faire des propositions qui seront ensuite soumises au Conseil Mondial de la FIA pour ratification.

Sur le plan sportif, ce championnat sera ouvert aux quatre catégories connues cette année. Pas de révolution donc en GT ou l'on aurait pu imaginer un alignement avec les futures règles régissant Championnat du Monde GT World Class. Cette sagesse paraît pleine de bon sens étant donnée l'excellente santé actuelle du GTE made in ACO. Deux titres de Champion du Monde FIA seront donc décernés : le premier pour les constructeurs toutes catégories confondues, le second pour les pilotes. Pour récompenser tout de même les constructeurs engagés en GTE Pro, une Coupe du Monde est mise en place dans cette catégorie. Enfin, les LM P2 et GTE Am se verront récompensés par un Trophée FIA. Un troisième Trophée FIA sera également accordé à la meilleure écurie privée, toutes catégories confondues. Le barème des points attribués à l'issue de chaque épreuve sera identique à celui des autres Championnats du Monde FIA. Les points acquis lors des 24 Heures du Mans compteront toutefois double.

Le championnat comptera 7 épreuves dès sa première édition en 2012 : Les 24 Heures du Mans, évidemment, accompagnées de 2 courses en Amérique, 2 en Europe et 2 en Asie. Une interview de Frédéric Henry-Biabaud dans un prochain article vous donnera un peu plus de détails sur ce sujet. Chaque course sera d'une durée minimum de 6 heures ce qui assure que ce championnat restera bien dans le domaine de l'endurance.

Laurent Chauveau