Jacques Nicolet : "Nous faisons tout pour rester en P1 mais..." Imprimer
Mardi, 12 Juin 2012 12:50

Jacques_NicoletFace à l'armada Audi et ses quatre voitures, celle du OAK Racing avait fière allure également, dimanche lors de la première journée du Pesage des 24 Heures. Trois voitures constituent le commando OAK mais contrairement à l'an passé, une seule est engagée en LMP1, les deux autres étant en LMP2. Avec l'évolution de la lutte actuelle en LMP1, les concurrents privés ont de plus en plus de mal à suivre le mouvement. Premier état des lieux avec le propriétaire de l'équipe sarthoise, Jacques Nicolet.

Jacques, peux-tu tout d'abord nous donner des nouvelles de Guillaume Moreau ?

« Les nouvelles sont aussi bonnes que possible. Mais c'est très difficile de savoir exactement comment les choses vont évoluer. Pour l'instant, il a récupéré pas mal de motricité. Mais ce que l'on peut dire aujourd'hui avec certitude malheureusement, c'est que le processus va être très, très long.... »

Quel est ton avis sur le déroulement du WEC à ce jour ?

« Je trouve que les deux premiers meetings ont donné lieu à de belles courses. Les choses se mettent bien en place. Pour ce qui concerne OAK Racing, nous avons eu peu de résultats en LMP1 pour l'instant, certes. En LMP2, nous sommes deuxièmes du championnat. Nous n'y avons pas obtenu non plus les résultats que nous espérions car nous sommes très ambitieux cette année dans cette catégorie. Nous aimerions bien concrétiser. Pourquoi pas au Mans ? Nous faisons tout pour cela. »

Il est clair que la LMP2 est très performante, on a encore pu le constater lors de la Journée Test. Par contre, on voit aussi qu'il vous est très difficile de lutter avec les usines en LMP1. Et cela n'a rien d'infamant étant donnée la différence de moyens. Avec un règlement 2014 qui se profile à l'horizon, faisant encore plus la part belle aux voitures hybrides, on se demande si la place de constructeurs tels que Onroak est encore en LMP1 ? Quel est ton avis sur le sujet ?

« Aujourd'hui, pour une équipe privée n'ayant accès qu'à la motorisation dont nous disposons, en tenant compte de la technologie déjà nécessaire aujourd'hui mais encore plus demain avec la technologie hybride, cela met en œuvre des moyens financiers mais également technique qui ne sont vraiment accessibles que via un partenariat avec un constructeur. C'est la conclusion à laquelle on peut arriver aujourd'hui. Après, nous continuons à travailler de manière très sérieuse. Nous avons une voiture de développement en P1. Nous faisons un excellent travail avec Dunlop. On a un partenariat exclusif avec eux en LMP1 et en développement. Nous disposons un très très bon châssis. Nous avons une liaison au sol entre le châssis et les pneus qui est assez exceptionnelle et je crois que c'est reconnu par des pilotes qui sont dans d'autres voitures. Mais d'un autre côté, la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a. Et Judd qui est une entreprise fantastique pour qui nous avons beaucoup de respect, est un motoriste pour des teams privés avec des moyens à l'avenant. Et c'est très compliqué. »

2012_LM_OAK_Pescarolo_15Vous travaillez donc toujours à tisser un partenariat avec un constructeur ?

« Plus que jamais ! Mais c'est difficile de trouver l'âme sœur... De plus, la conjoncture actuelle n'est pas forcément favorable au développement d'une telle relation pour les constructeurs qui en auraient éventuellement envie... »

En l'absence d'un partenariat avec un constructeur, souhaitez-tu rester malgré tout en LMP1 ?

« C'est pour cela que je suis ici, c'est vrai. Mais je dirai à l'impossible, nul n'est tenu. »

Il serait possible donc pour OAK Racing de se contenter du LMP2 ?

« Oui, aujourd'hui OAK, c'est 45 personnes dédiées à la course toute l'année. C'est une entreprise pour laquelle il nous faut une stratégie capable d'assurer sa pérennité. Je ne suis pas sûr aujourd'hui que le LMP1 fasse partie de cette stratégie. Nous faisons tout pour cela. Nous verrons... »

Laurent Chauveau