Avec le retrait de Peugeot, nombreux sont les fans à espérer que la HPD ARX-03a puisse être le « poil à gratter » qui chatouille les Audi, notamment à Sebring ou l'absence de Toyota se fera sentir. Mais il ne faut pas oublier que la HPD reste une voiture de privés face à une équipe d'usine. Une rencontre avec Adam Carter, l'ingénieur Wirth Research responsable de la voiture permet d'en reprendre conscience. Et de remettre les choses dans leur perspective.

Adam, vous présentez ici une nouvelle voiture pour le compte de HPD, la ARX-03a. Extérieurement, elle ressemble beaucoup à la voiture vue ici l'an passé. En quoi en diffère-t-elle et qu'est-ce qui justifie cette nouvelle appellation ?

« La voiture de l'an passé était un premier jet dont l'objectif final était de courir au Mans, projet qui n'a finalement jamais vu le jour. Dans le cas de la 03a, nous avons conçu une voiture faite pour le Championnat du Monde. Vous en découvrez ici la version faite pour les circuits à haut niveau d'appuis, mais nous proposerons également une version de carrosserie « faible trainée » principalement destinée au Mans. (En 2011, la 01e vue à Sebring n'était pas équipée des flaps dont la 03a est ici pourvue, preuve que la version 2012 est plus « appuyée » que la 2011, NDLR)

La version 03a peut ressembler à la 01e pourtant, elle est bel et bien différente notamment pour les ailes avant. Le concept aéro est différent. Mais nous avons également conçu une nouvelle monocoque. L'ancienne voiture utilisait encore la coque créée pour la Courage LC75. La voiture est désormais une véritable HPD à 100%. »

Il semble que vous n'utilisiez toujours pas les pneus avant larges ?

« Non effectivement, nous utilisons les pneus classiques LMP1 qui font 330 mm de large contre 360 mm aux nouvelles LMP1 et 370 à l'arrière. »

Pourquoi n'avez-vous pas profité de la création d'une toute nouvelle coque pour réutiliser le concept que vous initié sur la 02a ?

« Pour deux raisons principales qui sont liées au fait que notre voiture est destinée à des clients. Tout d'abord, les pneus larges impliquent une conception différente et un set-up qui rendent la voiture plus difficile à piloter. Ensuite, la mise en place des pneus larges impliquent la mise en place de solutions technologiques non souhaitables pour des voitures destinées à des privés. »

On peut donc imaginer que c'est également une raison pour ne pas avoir équipé la voiture d'une motorisation hybride...

« Oui, effectivement. Nous nous tenons informés de ces technologies mais nous ne les avons pas mises en application sur cette voiture pour l'instant. »

HPD n'a donc jamais eu l'intention de mettre en place un programme usine avec cette auto ?

« Non, il s'agit bel et bien d'une voiture destinée à des clients. »

Mais ne pensez-vous pas qu'à l'avenir, une LMP1 compétitive se devra d'être équipée d'une telle motorisation ?

« Il semble que ce soit effectivement le chemin que souhaitent prendre l'ACO et la FIA. »

Ou en êtes-vous de votre projet 2014 ?

« Sur ce sujet, il me faut distinguer Wirth Research de HPD. Ce n'est un secret pour personne que Wirth Research est très avancé sur un prototype pour 2014. Mais l'étude n'est pas menée à la demande de HPD. Nous entretenons une excellente relation mais à ce jour, nous ne savons pas si elle se poursuivra en 2014. Mais bien évidemment, nous le souhaitons ardemment. »

Etes-vous en contact avec d'autres constructeurs pour ce projet ?

« En contact, oui, mais il est impossible d'en dire plus long à ce jour. »

Laurent Chauveau